mercredi 6 novembre 2013

Et toi tu vas y rester combien de temps?

C'est la question que j'entends souvent, ma réponse ne se fait pas sans appel dés que j'ai autre chose je me casse.

Bientôt 15 jours que je suis chez Ronald, mon premier jour je l'ai passé à regarder une vidéo qui avait une voix d'outre tombe, limite je rigolais toute seule. Et a trouver la bonne taille pour mon super costume d'équipier. Une fois rentrée à la maison je suis partie pleurer dans les bois, mais comment j'ai pu m'autoriser à me prostituer ainsi, oui faut nourrir sa famille, mais là le moral en prend un coup, je suis rentré très tard ce soir là besoin de verser ma tristesse sur les brins d'herbes que je rencontrais.

Deuxième jour, on me met avec un nouveau sur "la ligne de production" des macs, attention quand tu rentre dans cette endroit c'est tout un langage qu'il faut réapprendre la "close", la "mop" (serpillère) , les "reg", les "car"et j'en passe.... pendant ces 3h00 de boulot j'ai eu des félicitations, comme quoi je bossais bien, on m'a même demandé si je ne travaillais pas dans un autre avant. Je rentre à la maison plutôt contente de moi, bosser là-bas ne sera pas si merdique que ça.

Mais je me trompe complétement... derrière cette bienveillance et les félicitations se cache une belle machine bien rodée, qui fait mettre la personne en confiance qui te permet de te dire que ce n'est pas si moche que ça que même tu pourrais y faire carrière, car c'est pas si pénible que ça.

Je commence à bien sympathiser avec les autres équipiers, il y a ce couple qui ne supporte plus la structure et la direction, puis il y a elle qui veut devenir manager, mais qui se fait balader. Il y a ces petits jeunes qui malgré la cadence qu'il faut tenir, ont toujours le petit mot pour te soutenir alors que tu peines dans tes gros Mac. Puis il y a ces filles, qui sont pleines d'espoir car elles font des études, et me disent que c'est juste temporaire.
Mais voilà tu fais un tournant à 180° et tu rencontre cette petite blonde qui te raconte que ça fait 6 ans qu'elle est là, qu'elle a fait des études et qu'elle veut partir mais elle ne trouve pas. Puis tu as les jeunes mamans qui se sont retrouvé là pour leurs enfants.
Et moi qui ne supporte plus de faire de la bouffe de merde, avec mes steaks surgelés.
 

Ne pense pas que c'est facile, quand tu es derrière en plein "rush" et que tu dois débiter 10 Macs à la minutes. Ne pense pas que derrière on rigole quand tu es au comptoir et que tu demandes un mac sans salade. Ne pense pas que c'est facile de rester des heures face à ton "clam" (plaque de cuisson) en train de cuire les viande et que tu crèves de soif. Et derrière c'est l'enfer. Une fois je me suis retrouvé avec le générique de "l'enfer du devoir" dans la tête.

 Le grand n'importe quoi, tu n'as pas le droit de rester statique, tu es obligé de toujours bouger quitte à faire la même tache que celui qui vient de la faire, combien de fois j'ai passer la balayette derrière quelqu'un. Combien de fois j'ai vu quelqu'un laver le plafond, pendant que toi tu es en dessous en train de faire tes sandwichs, quoi dégueu? Ouais carrément. Il y a un manque de cohérence part moment, comme la fois je me suis retrouvée en ligne 3 à préparer des sandwichs dont je ne connaissais même pas la composition. Tout en me demandant de faire du travail rapide et efficace.
On peut même te punir juste pour le fun, une fois je me suis trompé dans mes horaires, pour me faire chier le manager m'a fait débaucher plus tard que prévu tout en usant mes nerfs, quand je suis partie de là-bas, j'ai explosé de colère, à en pleurer et hurler pendant tout le trajet qui m'amener à ma maison.

Il y a une chose qui est bien, c'est que tu mange gratuitement, ben non c'est pas si bien que ça tu sais pourquoi? parce que c'est quand même de la mal bouffe, ce qui veux dire que ça joue sur le moral.
T’inquiète niveau kilos j'ai même perdue, c'est cool.

Combien de temps je vais rester? une chose est sur dés que je trouve autre chose je me casse c'est pas avec mes 22h00 semaine et ce taf pourri que je vais devenir heureuse.